Certains psychologues pourraient vous dire que l'absence de mère m’a faite mûrir plus tôt et ils n’auraient pas tout à fait tort. Mais je n’avais pas spécialement le choix. Ma mère était je ne sais où avec je ne sais qui et mon père venait de mourir. La perte de mon père ne pas tellement attristé il n’était pas souvent là puisqu’il était toujours en mission. Mais de même son absence a toujours laissé un vide dans mon cœur.

Il n’était certainement pas le plus beau, ni le plus sexy et encore moins le plus intelligent du lycée. Il n’avait rien de tout ça, en réalité, il n’avait pas grand-chose pour lui. Ce qui le rendait unique, ce qui me plaisait véritablement chez lui c’était sa façon de voir le monde. À ses yeux tout était magnifique, il avait ce pouvoir se rendez beau le monde. Des rêves plein la tête, il me faisait voyager et j’adorais ça. Comment expliquer qu’une fille aussi terre à terre que moi aimait un homme tel que lui. Souvent on passait nos après-midi allongé sur mon lit, moi je posais tranquillement ma tête sur son torse et j’écoutais son cœur battre. Lui jouait avec mes cheveux tout en racontant ses rêves les plus secrets. J’aimais notre complicité, mais ce que j’aimais le plus c'était notre capacité à être à deux et de ne sentir qu’un. Depuis lui je n’ai plus jamais ressenti ça.

Notre rencontre n’avait rien d’exceptionnel, un simple projet scolaire pour lequel nous étions obligés de passer beaucoup de temps l’un avec l’autre. Nous avions choisi de questionner nos aînés, nous nous étions simplement donné rendez-vous à la maison de retraite pour effectuer cette tâche. Ce jour-là nos avions énormément rit et pendant quelques heures ma vie n’était plus la même. Je ne devais plus m’occuper de ma sœur et encore moins de la maison, je devais seulement passer du temps avec des gens exceptionnels. C’est là que je suis tombé amoureuse de lui, au moment où je l’ai vu sourire à des inconnus et surtout me tenir la main sans arrière pensé.

Heureusement pour moi mon amour était partagé et c’est durant deux longues années que nous avons eu la chance de vivre une histoire quasi parfaite. Évidemment il y a eu des disputes, nous n’étions pas toujours sur la même longueur d’onde et mais c’est ainsi pour toutes les histoires d’amour. Il y a un proverbe qui dit si tu aimes une personne laisse la partir. C’est ce que j’ai fait avec mon bien-aimé. Je le savais son rêve était de parcourir le monde, alors quand il eut de l’occasion de le faire je me refusais d’être la cause de la destruction de ses plus beaux rêves. Alors quand il me proposa simplement de le suivre, je mis simplement et facilement fin à notre histoire. Ce geste me brisa le cœur mais je savais très bien que s’était mieux pour lui. J’espérais tellement qu’un jour il revienne, il paraît que les personnes destinées à s’aimer finissent par se retrouver un jour ou l’autre.

Peu de temps après ma douloureuse rupture, je tombai affreusement malade. Entre les nausées, les vertiges et mes douleurs à la poitrine je n’en pouvais plus. Après une simple prise de sang le verdict tomba, j’étais enceinte. N’étant pas spécialement contre l’avortement mais pas pour non plus je décidai de garder mon futur bébé. La grossesse fut compliquée mais j’étais fière d’avoir un bébé surtout avec un homme que j’avais aimé autant. Allaité pendant mes deux derniers mois de grossesse ma chambre me pensait de plus en plus à une prison. Heureusement pour moi ma sœur était là pour me soutenir. Durant ma grossesse j’eus de grand moment de doute, mais quand les infirmiers me donnèrent ma fille après l’accouchement ils se dissipèrent. Mon avenir était là, il pesait 3 kg200 et faisait 47 centimètres. Un ange est né.

Aujourd’hui cela fait trois ans que j’ai accouché de ma fille. C’est ce jour-là que ma chère mère décida de revenir en ville avec son nouveau mari. Cela n’avait rien d’étonnant, je veux dire ma mère se marie avec un autre homme tous les cinq ans. Mais quand je l’ai vu débarqué à la fête d’anniversaire au bras de mon ex-copain je crus m’évanouir. Évidemment aucun des deux connaissait l’existence de l’autre mais tout de même. Pour tout compliquer ma mère a décidé de revenir vivre, ici. Alors je dois supporter de la voir elle tous les jours, mais je dois aussi la voir se bécoter avec le père de fille. Et si tout n’était pas assez compliqué comme ça m'a fille commencée à me poser des questions sur son père.