Mila qui d'habitude préfère largement les livres aux soirées dans les bars a accepté de se faire trainer au Met. Elle a détaché ses cheveux bruns. Elle a même fait l'effort de porter une robe près du corps et des talons. Mila n'apprécie pas ces stéréotypes qui font que les filles doivent porter des tenues inconfortables et les gars ont juste à enfiler le premier t-shirt qui leur tombe sous la main avec un jean et hop. Ils sont près. Alors qu'il lui faut au moins une heure pour s'assurer d'être présentable. Injustice. La jeune femme a fait un gros câlin à son petit chat avant de claquer la porte. Sa colocataire l'a suivi dehors. Elles sont toutes les deux dans le métro qui les emmène jusqu'à Fortitude Valley. Bientôt, les deux jeunes femmes font la queue avant d'entrer. Il ne leur faut pas longtemps. Mila finit par suivre sa colocataire. Elle est mal à l'aise. Mila n'a pas l'habitude de ce genre d'ambiance ou de lieu. La musique lui semble trop forte. La brunette inspire avant d'expirer un grand coup. Un. Deux. Trois. Comme bien souvent, la demoiselle se force à sourire au bout de trois. Sa colocataire lui demande d'aller chercher des verres au bar. Elle s'exécute sans rechigner. Cela ne la dérange pas vraiment. Après avoir bataillé quelques minutes pour avoir l'attention du barman, Mila revient avec des verres. Elle dépose les quatre shoots que son amie à commander sur la table. Sa colocataire en finit deux cul sec avant de se relever pour aller danser. Attrapant la main de Mila, la jeune femme l'entraine avec elle. Rapidement Mila baisse sa garde et finit par danser like nobody is watching. Sa colocataire éclipse pour aller chercher les deux autres verres. Elle en tend un à Mila et siffle l'autre en un quart de secondes. Mila lui conseille de ralentir. La nuit ne fait que commencer. Comme bien souvent, Mila passe pour la rabat joie. Elle soupire. Elle décide de rejoindre le bar. Elle commande deux autres verres pour se faire pardonner. Pourtant, il lui semble qu'elle a raison. Alors que la demoiselle décide de s'assoir une minute sur un tabouret, un jeune homme prend place à côté d'elle.  « Hey princesse. Tu m'as coupé le souffle au moins quatre fois depuis que tu es rentrée. J'me suis dit que je te devais au moins un verre pour ça. Ou tu pourrais simplement partager un de tes verres avec moi. », commence-t-il en déposant son regard dans le sien. Le blondinet lui adresse son meilleur sourire ravageur. Mila fronce les sourcils. Il lui faut une minute pour réaliser qu'il parle à elle. « Euh... Non merci. », lâche-t-elle sans relever le regard vers lui. Il laisse éclater un rire. Il touche sa main doucement, l'effleurant du bout des doigts.   « Ne fais pas ta timide. C'est juste un verre. », tente-t-il de la rassurer. Soudain, Mila sent le stress monter en elle. Ça y est c'est comme ça que ça commence. Un relou qui décide que vous êtes une proie. Elle va finir morte sur la chaussée ou pire violée. Respire, Mila, tu t'emportes. Il lâche sa main. « C'est quoi ton prénom? Je suis Tim, d'ailleurs. », continue-t-il. Sa main glisse sur son genou. Il caresse son genou. La panique la gagne davantage. Pourquoi faut-il qu'il croit que son "non" est une invitation à tenter de la convaincre du contraire? Elle ne fait pas la difficile. Mila n'essaie pas de se faire désirer. « J'AI DIT NON BORDEL.  », s'écrit-elle en reculant brutalement son tabouret. Elle se relève et s'apprête à partir alors qu'il la retient par le bras. Il éclate de rire. « Oh ça va. J'essayais juste de te faire comprendre ce que tu manquais pas la peine de faire ta sainte ni-touche. », déclare Tim. Mila le foudroie du regard. Sa tête tourne. Elle sent l'adrénaline courir dans ses veines. Serait-elle capable de lui flanquer un coup de poing ou de se détacher de son étreinte ? Pas si sûr. Depuis sa chimiothérapie, tout semble l'épuiser.  « C'est loin d'être la vérité. Au moins, tu pourrais être honnête avec toi-même. Sois un gentleman et lâche mon bras, veux-tu? », répond-t-elle amère. Il commence à l'énerver. Ce n'est pas sa chose. Elle n'est pas obligée d'accepter qu'il la traite ainsi. Au lieu de revenir à la raison, le jeune homme la tire contre lui. Il semble le voir comme une provocation. Il lui tord le bras pour la rapprocher. Il lui fait mal. Elle grimace. Il sent l'alcool à plein nez. « Alors quoi, tu crois que tu es trop bien pour moi. T'es qu'une petite conne. Je vais te montrer ce qu'est un vrai gentleman. », s'emporte-t-il. Il lui adresse un sourire salace. Il l'entraine avec lui, la poussant violemment contre un des murs. Elle lui donne un coup le plus fort possible et se débat avec véhémence pour s’échapper de son emprise. Il ne va pas lui pourrir la vie bien longtemps. Bientôt, elle sent la fatigue la gagner. Il continue de rigoler.