On se voit la semaine prochaine. N’oubliez pas de lire le chapitre deux de votre manuel. Sans plus attendre, Flynn s’empara de son ordinateur portable et le plaça dans sa pochette de protection. De l’autre main, il prit ses livres et quitta la salle de classe. On se voit toujours samedi? Demanda Tyler alors qu’ils s’étaient adossés au mur juste à côté de la porte de la salle. Évidemment. Répondit Flynn avec un sourire. Avec lui, une soirée pizza et jeux vidéos était toujours au menu, un classique que le jeune homme adorait. Il lui était donc impossible de refuser une telle proposition. Faisant demi-tour, Flynn arpenta les couloirs et fit ensuite un arrêt rapide à son casier pour y déposer son recueil de texte puis, le voilà qu’il était en route vers son appartement. Dès qu’il eut quitté l’établissement, Flynn sorti son iPod de ses poches et glissa les écouteurs dans ses oreilles. Il se stoppa pendant un court instant, chercha dans sa liste de chansons avant de finalement toucher The Boy Who Blocked His Own Shot de Brand New. Dans son répertoire, cette chanson était un classique. Glissant à nouveau son iPod dans la poche avant de son jeans, le brunet continua son chemin. En cours de route, son estomac se mit à faire du bruit, lui laissant savoir qu’il était sans doute temps de manger quelque chose. Sans même avoir à y penser, Flynn prit la direction du Starbucks ou Ireland travaillait. Ils ne s’étaient pas vu depuis un moment après tout et elle lui manquait quoi qu’il en dise. Il ne lui fallu que quelques minutes pour arriver devant l’édifice et y pousser la porte. Un grande chai latte. Répondit-il lorsque la serveuse lui demanda quel breuvage il voulait.  S’écartant de la file, il attendit patiemment qu’on lui donne son breuvage en espérant que ce soit Ireland qui le serve. Après tout, il était là surtout pour la voir, même s’il lui faudrait sans doute attendre soit qu’elle ait en pause ou qu’elle termine son quart de travail pour pouvoir avoir une conversation avec elle.

Depuis un petit moment déjà je me disais qu’il fallait que j’appelle Finn, qu’on se fasse une soirée parce-que je ne l’ai pas vu depuis longtemps et il me manque énormément. Être à Omaha ça a quand même changé beaucoup de chose dans notre relation, on avait l’habitude de toujours être ensemble, qu’importe où on se rendait, qu’importe ce qu’on faisait de nos journées. Et à un moment donné, il a préféré déménager, sans grande raison précise, sûrement pour se retrouver, se ressourcer, se faire de nouveaux amis, et passer des soirées entre mecs, ce que je peux comprendre. En attendant la fin de mon service pour pouvoir le contacter, je m’atteler à la dure tâcher de préparer les commandes de la longue file de client qui patienter devant moi, et par longue je veux dire extra-giga-méga-super-gigantesque. J’ai l’impression que je vais finir le travail beaucoup plus tard que prévue, et tout ce dont j’ai besoin maintenant c’est d’une soirée de repos, à prendre soins de moi, de mon corps. Au fur et à mesure que les gobelets passaient devant moi, et que je m’attelais à la dure tâche de confectionner chaque boisson en essayant de respecter la rythme de production qui nous est imposé, je faisais à peine attention à tous les prénoms, et à toutes les personnes qui défilées. Mais à un moment, je fus prise d’émotion, quand j’aperçu « Grand Chaï Latte, Flynn ». Je ne pouvais pas me tromper, je connaissais sa commande par cœur, et sans même me retourner pour m’assurer qu’il s’agissait de lui, je lui ajoutai mon petit ingrédient secret, qui faisait de son Chaï Latte préparé par mes soins son préféré.  Avant de servir la boisson, je filai en salle de repos pour supplier une de mes collègues de me remplacer pendant un quart d’heure, en lui promettant que je lui revaudrais ça, ce qu’elle accepta. Je retournai en salle, avec mon Chaï Latte en main, et un énorme sourire aux lèvres. « Flynn ! » criais-je pour lui donner sa boisson. Quand il s’avança pour la prendre, je lui donnai à peine le temps de l’attraper que je fis le tour du bar pour le prendre dans mes bras. Je savourais cet instant, car je ne pouvais même pas me rappeler depuis combien de temps je ne l’avais pas pris dans mes bras de cette manière, c’était tellement réconfortant que je me laissais aller contre lui, en le serrant presque de toutes mes forces. « Flynn, ça fait tellement de bien de te voir ! » lui dis-je. Je ne pouvais pas être plus vraie. Quand je ne le vois pas pendant un moment, c’est comme si il me manquait une part de moi. Tous les jours, dès qu’il m’arrive, ne serait-ce qu’un petit truc je ressens le besoin de lui en parler. D’accord, on se parle tous les jours, on s’envoie des messages, parfois on se fait des Skypes mais ce n’est pas pareil, je ne ressens pas ce côté protecteur qu’il a constamment avec moi, et que j’aime plus que tout. Lui prenant la main, je nous dirige vers un espace canapé, table basse de libre, et je me mis à débiter un flux de parole tellement important que je voyais qu’il avait du mal à me suivre, même si il a l’habitude. « Désolé, je suis tellement contente que tu sois là, et je n’ai qu’une quinzaine de minutes à te consacrer avant de devoir retourner travailler jusqu’à la fermeture. Comment vas-tu Lyn ? ». Sa main posée entre les miennes, je la caressais machinalement.

Cette voix, il aurait pu la reconnaitre entre milles. Ireland. Un large sourire apparu sur le visage de Flynn tandis qu’il se retourna et fit les quelques pas qui le séparaient du comptoir derrière lequel la blonde se tenait. Tout en faisant attention de ne pas renverser son Chai sur elle, il entoura sa taille de son bras libre et la serra dans ses bras pendant un long moment qui semblait pourtant trop court. Pendant une seconde, il tenta de se souvenir depuis combien de temps ils ne s’étaient pas vus, mais c’était trop lointain pour qu’il en ait un souvenir clair et précis. Enfin, après un moment, il défit son étreinte et laissa la jeune femme retourner au travail parce qu’il y avait quand même pas mal de gens. « Ça fait du bien de te voir aussi. » Répondit-il, son sourire ne quittant toujours pas ses lèvres. Il suit ensuite Ireland tandis qu’elle le guidait vers un espace canapé et, après avoir bu une gorgée de son thé, il le posa sur la table. Oh, t’inquiètes. Je ne voudrais pas gêner ton travail. Répondit-il. C’était bien la dernière chose qu’il voulait, qu’Ireland ait des ennuis à cause de lui. Et puis, quinze minutes en sa compagnie étaient mieux que rien du tout et il les prendrait avec plaisir. Ça va et toi? Pas trop de boulot? Demanda-t-il avec un léger rire tandis que son regard se posa sur leurs mains. C’était idiot, mais ce simple contact lui avait manqué. En fait, tout chez elle lui manquait et ne plus vivre avec elle était encore plus insupportable que de vivre avec elle sans pouvoir parler de cette fameuse soirée et en devant taire ses sentiments. C’était pourtant trop peu trop tard. Et puis, Flynn avait fait le choix de ne plus vivre avec elle et il devait en assumer les conséquences peu importe lesquelles et devait vivre avec son choix. Elle devait sans doute être mieux à vivre sans lui de toute façon, pas de mec qui laisse trainer ses boxers dans l’appartement. Trêve de rêverie, il leva les yeux pour les poser à nouveau sur la blonde qui se trouvait en face de lui, un sourire toujours scotché aux lèvres. Comment pouvait-il en être autrement? Dès qu’Ireland était dans les parages, le moral de Flynn s’en portait automatiquement mieux. Même si elle était occupée à autre chose, s’ils étaient mentalement dans deux univers différents, juste de la savoir dans la pièce à côté semblait apaiser le jeune homme. Peut-être était-ce parce qu’il était certain, de cette façon, qu’il ne lui arrivait rien. Depuis toujours, Flynn était quelqu’un de protecteur envers ceux à qui il tenait, mais avec Ireland, c’était à un tout autre niveau. Alors vivre avec elle était le nec plus ultra selon lui. C’était la meilleure chose qui ait pu lui arriver et il regrettait chaque jour un peu plus la décision d’être parti. Vivre avec Tim, qui n’était qu’un ami avec qui il trainait de temps à autre entre les cours, bien qu’il l’appréciait, était totalement différent de cohabiter avec sa meilleure amie. Elle le connaissait par cœur, savait exactement ce qui l’énervait. Tandis qu’avec Tim, ça semblait être un éternel recommencement. Toujours devoir lui dire de ramasser les bouteilles de bière ou les canettes de boisson énergisante qu’il laissait trainer un peu partout dans l’appartement, à laver ses trucs lorsqu’il avait terminé de manger pour éviter qu’ils ne s’empilent dans l’évier. De petits trucs mais qui commençaient à tomber sur les nerfs de Flynn.