Assise sur le tabouret, adele pianote du doigt sur la table. Adele, elle aime cet endroit. Ces odeurs. Cette foule hétéroclite qui se presse pour se délecter de pâtisseries et autres sucreries. Tellement qu'il est toujours difficile d'y trouver une place assise. Jamais Adele n'a vu ce tea-room vide. Lieu de rendez-vous. Moment de détente. Cette pâtisserie fait le bonheur de tous les habitants d'Omaha. Adele y compris - si pas la première. Et puis, au fond, elle aime toucher cette effervescence palpable que produit cette masse. Elle aime se laisser bercer par les conversations d'inconnus. Un peu comme si, innocemment, elle s'immisçait dans la vie d'autrui. Elle les écoute. Partage leur peine. Leur bonheur. Compatit à leur douleur. Ou s'indigne devant leur comportement irréfléchi. Adele aime intercepter leurs sourires et leur en offrir en retour. Adele aime tout simplement ce contact avec les autres. Adele aime tout simplement se sentir vivre.

Elle observe furtivement du coin de l'oeil ses compagnons de table. Une jeune femme blonde. Au sourire sensible et regard intriguant. A sa droite s'est installé un jeune homme aux traits avenants. Mais ce qui envoûte littéralement la belle, c'est cette masse de cheveux. Entrelacs de boucles sans fin, elle donne envie d'y plonger les doigts et jouer avec les bouclettes. Adele s'en abstient. Elle aime le contact avec les gens, certes. Mais elle se limite à la simple conversation ou sourire. Elle fronce légèrement les sourcils. Son visage lui est familier. Elle ne saurait dire d'où mais elle a l'impression de le connaître. Sensation quelque peu déconcertante. La serveuse vient leur apporter leur commande à tous les trois. Adele fond littéralement à la vue de ce moelleux au chocolat. Les étoiles dans les yeux, elle ressemble à une enfant qui vient de recevoir son cadeau de noël. S'armant de sa cuillère, elle lâche d'un ton enjoué. Bon eh bien, bon appétit. Elle regarde tour à tour ses deux voisins pour s'attaquer à son malheureux moelleux. A peine la cuillère portée à sa bouche, qu'elle ferme les yeux de plaisir. Savourant ces arômes pétillantes. Oh putain c'est trop bon. Jouissance gustative extrême.