Il m'a toujours semblé ridicule qu'on puisse avoir envie de sortir avec quelqu'un sous prétexte qu'il était beau. Ce serait comme choisir ses céréales en fonction de la couleur et non du goût

Plongée dans un sommeil profond c’est par un bruit étrange que je suis revenue à la réalité. Je n’avais pas encore percuté que ce fameux son était celui de la sonnette. J’avais très mal dormi la nuit dernière, mes pensées étaient obsédées sur le retour d’Avery dans ma vie. J’étais encore choqué de l’avoir vu au bras de ma mère. Je ne comprenais pas pourquoi et d’un certain côté je n’en avais pas envie de comprendre. Je m’étais donc tournée et retournée tout au long de la nuit. Heureusement pour moi Aurore au sommeil lourd et e ne se réveille que très peu. Je m’étais mise à la regarder dormir, à la regarder respiré, elle était si paisible dans la pénombre de la nuit. Soudain la sonnerie retentit à nouveau, je regardai l’heure. Il n’était que huit ans et quart, je me demandais bien qui se pouvait être. Je me levai et allumai la lumière du couloir. Je n’avais pas tellement envie de tomber dans les escaliers. J’enfilai ma chemise de chambre et je descendis les escaliers la tête encore dans les vapes. Arrivé en bas, je regardai vite fait ma tête dans le miroir à côté de la porte. Je faisais peur comme toutes les femmes dès le réveil. Je pris une grande respiration et j’ouvris la porte.

Je fus surprise d’apercevoir Avery devant moi, jamais je ne l’aurais apte à faire face aussi rapidement à ses démons. Je n’avais pas tellement envie d’entrée en conflit dès le matin. Certes c’est moi qu’il avait quitté il y a quelques années, mais ce n’est pas parce que je ne l’aimais plus au contraire. Je voulais qu’il réalise ses rêves. « Avery » Je baissai la tête, je me demandais bien ce qu’il me voulait. À présent il était marié avec ma mère et moi j’étais une jeune mère. Il est toujours aussi beau qu’avant et je suis certaine que ses lèvres ont toujours ce petit côté sucré que j’aimais tans. Je ne dois pas penser ça, il est mon beau-père aujourd’hui. Cette idée me répugne, l’homme dont je suis encore follement amoureuse est marié avec ma mère. Soudain j’entends quelques pas et une petite voix crier « maman ». Voilà Aurore qui déboule dans les escaliers. « Qu’est-ce qui se passe maman ? ». « Ma chérie va devant la télé j’arrive bientôt » Je lui souris, elle est si belle avec son petit pyjama rose.

Je ne voulais pas qu’Avery passe du temps avec Aurore, après tout il ignore même qu’elle est sa fille. Je le pousse et je le suis devant la porte. Je n’oublie pas de la fermer pour qu’Aurore ne puisse pas entendre notre conversation. « Peux-tu me dire pourquoi tu es là Avery ? » Plus vite la conversation serait lancée et plus vite on en aurait terminé.

Il m'a toujours semblé ridicule qu'on puisse avoir envie de sortir avec quelqu'un sous prétexte qu'il était beau. Ce serait comme choisir ses céréales en fonction de la couleur et non du goût

IJ’étais complètement perturbé par le retour d’Avery. Je ne pensais qu’après trois ans d’absence, il puisse encore me faire cet effet-là. Mais il fallait que je sois honnête avec moi, il avait encore une place importante dans mon cœur. Mon visage devint rouge quand je lui avouai qu’il me manquait. Mais je ne pouvais pas lui mentir, évidemment que je pensais encore à lui. Certes c’est moi qui avais décidait de mettre un terme à notre histoire. Mais je ne pensais pas qu’un jour il reviendra marié à ma mère. Le plus drôle c’est que je ne suis pas certaine d’en vouloir à ma mère. Après tout elle n’a jamais été là pour moi, elle n’a jamais été une mère. Mais pour Avery c’est une autre histoire, j’avais confiance en lui, j’étais amoureuse et jamais je n’aurais pu croire qu’il m’aurait fait ça. Il est là devant moi désirant certainement une conversation, une conversation dont j’avais mille fois fait le tour dans mon esprit. J’avais réfléchi au type de conversation qu’on allait avoir bien avant son retour. Mais c’est vrai que depuis son retour, mes idéaux avaient légèrement changé. Il n’avait donc rien à me dire, j’avais beaucoup de mal à y croire. Nous venions de nous installer. Mes genoux collés à ma poitrine comme réflexe de défense, je pris une grande respiration avant de lui dire. « J’aimerais simplement comprendre. Je sais que tu ne me dois rien, mais ma mère ! Sur toutes les femmes qu’il y a au monde, il a fallu que tu choisisses ma mère. » En vérité c’est à la limite de l’écœurant, imaginer l’homme que j’aime faire l’amour avec ma propre mère. J’en ai des nausées. Ma question l’avait troublée et il n'y a rien d’étonnant à ça. Connaissant un peu Avery je sais qu’il n’a jamais voulu ce qui venait de se passer. Malgré tout je n’arrive pas à ne plus y penser. Je n’arrive pas à penser outre. « Peu importe. Est-ce que tu l’aimes ? Si tu préfères est-ce que tu aimes ta femme ? » Évidemment qu’il aime sinon, il ne lui aurait jamais demandait de devenir sa femme. Je reprends une grande respiration afin d’éviter de finir en larmes. Il faut que je pense à Aurore, aujourd’hui je ne suis plus seule. Je vis grâce et pour Aurore, elle est mon rayon de soleil. « Je sais que c’est idiot, mais j’ai besoin de comprendre. »