«  Donc un café ? Et, une bière pour monsieur, c'est ça ? Je vous sers ça dans quelques minutes, ne vous inquiétez pas ça n'a pas l'air de prendre beaucoup de temps, il n'y a personne. » Les jours se répétaient aux yeux du jeune brun, mais il ne pouvait faire aucun faux pas, après tout, ce travail lui évitait de toucher l'héritage que versait l’État à la famille Collin, depuis la mort de Mr Collin, en Irak. Même si il fallait l'avouer, plus d'une fois il avait eut envie d'entourer le cou de sa patronne de ses doigts, il était sûr qu'il n'aurait eut aucun mal pour cela ben au contraire, il aurait pris du plaisir. Cette rousse lui avait toujours tapé sur le système, dès le départ, c'était fou. C'était comme si elle faisait exprès d'être exécrable. Elle avait l'air hautaine même lors de leur première rencontre. Il s'en rappelait encore, ses cheveux attachés en un chignon, elle n'avait même pas daigner le regarder lorsque l'adolescent avait débarquer, son CV à la main, un grand sourire – ce qui n'était pas vraiment à son habitude -, lui, au moins avait essayé d'être poli. La rouquine avait juste répondu «  Vous revenez demain, à 10h, et ne soyez pas en retard parce que vous repartirez aussi vite que vous êtes arrivez. » Et, l'autre là. Handy, Andy, le co-propriétaire était d'une prétention, c'était fou. Finalement, ils faisaient une belle paire tous les deux. En repensant à tout cela, le serveur déposa le papier où se trouvait les commandes, légèrement froisée et parsemée d'une écriture, qu'il avait essayé de rendre compréhensible. « C'est un café, et une bière. Et, oui, je sais que vous savez lire. Mais, vu l'écriture que j'ai, je préfère vous le dire. » avait-il alors expliquer d'un ton monocorde. Mais, la femme qui se trouvait devant lui, n'eut aucune réaction. Aucune. Depuis plusieurs jours, il fallait l'avouer, la patronne n'avait plus le coeur à l'ouvrage. Elle ne se maquillait que très légèrement, ou pas du tout. Elle, qui, était d'habitude si coquette. Elle ressemblait plus à un zombie désormais qu'à l'hystérique mais pourtant si jolie, qu'elle était. Wyatt déglutit la voyant s'en aller d'un pas lourd jusqu'en cuisine et se promit d'aller la voir à la fin de son service. Et, la journée passa plus lentement que prévu. Les clients n'affluaient pas. C'était un jour de semaine, il fallait s'en douter. Juste quelques habituées qui sortaient tous presque bourrés à la fin de la journée. Ce soir, le service se terminait à 21h30. Le jeune homme faisait la fermeture, ce qui l'obligeait à rester un peu plus, ça ne le dérangeait pas en générale. Il n'y avait personne, c'est ce qu'il aimait, ça lui permettait de mettre ses écouteurs dans ses deux oreilles, et de se retrouver dans son petit monde. Ce soir, c'était Numb de Linkin Park qui chantait dans ses tympans. C'était une chanson que son père écoutait souvent. Oui, il adorait ce genre de musique, variant entre Linkin Park, Nirvana, Kiss et même quelques fois AC/DC. Le jeune brun avait appris à aimer les deux derniers groupes, car chacune de leur musique était porteuse de souvenirs, et emplissait le coeur de l'orphelin d'une nostalgie et d'une tristesse profonde, qu'il avait eut l'habitude d'avoir depuis ces derniers années. Ses pensées furent interrompues par l'arrivée de Lee. C'est ainsi que tout le monde l'appelait. Wyatt n'avait jamais sût son vrai prénom et jusqu'aujourd'hui ne s'était jamais intéressé à ce détail. Il laissa ses écouteurs pendre à son cou, et tomber son balai pour attraper le poignet de plus en plus fin de sa patronne.
«  Euh… Lee… Lee, c'est ça ? Désolée de vous embêtez. Je ne sais pas comment m'y prendre. Euh. Je voulais vous remerciez premièrement de m'avoir embauché. Enfin… Et merde.  » Wyatt ne savait pas parler. Il ne savait pas parler en publique, et cela avait empiré depuis la mort de son père. «  Vous avez maigris. Vous ne m'embêtez plus. Je… Je sais que je suis un petit con qui tire la gueule. Mais si vous avez besoin. Je suis là, ça fait du bien de parler à un inconnu. »
Après ces quelques mots. Une minute de silence s'était engagé. Une entière. Où le coeur du serveur ne cessait de battre toujours plus fort contre sa cage thoracique. Et si, cette femme n'appréciait pas qu'on se mêle de ses affaires, et si elle décidait de le virer ? Et, si… Et, si…