Il ne m’a pas répondu de suite et quand il déposa de l’argent pour régler le montant des verres, j’ai cru qu’il allait partir, que je l’avais offensé, ou bien qu’il se sentait trop mal à l’aise pour continuer de me parler. Mais, s’approchant de moi il me chuchota « Viens je t’emmène ailleurs », et je fus prise de court par un sentiment d’excitation mélangé à de la crainte. Et par crainte je ne veux absolument pas dire de la peur, mais il est marié, mais il m’attire, nous mettre tous les deux dans un endroit calme et isolé ne va pas faciliter la tâche, alors que même entouré d’une foule on était à deux doigts de s’embrasser. Il me prit la main, et c’est comme si je perdais toute faculté à m’exprimer, ce simple contact avec lui m’avait figé sur place. « J’ai besoin de te parler au calme, tu verras bien où on va ! », et c’est sur cette simple phrase qu’on est sorti du O’Connor, et qu’on se dirigeait je ne sais où, et j’avais bien trop peur qu’il ne change de décision si je commençais à lui parler, et à lui montrer à quel point je paniquais intérieurement. Mais comment en étais-je arriver là ? A marcher, la nuit tombée, dans les rues d’Omaha avec Avery Scott, allant je ne sais où, pour faire je ne sais quoi ? Tout le chemin se passa dans le silence le plus complet, et les rares fois où j’osais le regarder il était concentrer sur la route qu’il devait emprunter pour se rendre au dit endroit, et je ne voulais pas qu’il sente mon regard sur lui, à quel point je le dévorais des yeux. Je le dévorais tellement que j’avais seulement remarqué qu’on était la rue où j’habite actuellement, au moment où il s’arrête, qu’il me désigne une gigantesque demeure, et me dit « Ça te dit ? ». Je connais cette maison, j’habite tout près. Comment est-il possible qu’il vive au numéro 16 depuis un certain moment, et moi au numéro 13 et qu’on ne se soit jamais rencontré par pur effet du hasard ? Je le regardais avec un air interrogé « C’est chez toi ? » et il répondit simplement en sortant un trousseau de clé de la poche de son jean, et en m’ouvrant la porte de cette maison trois fois plus grande que mon appartement actuel. Un seul et unique pas à l’intérieur et on pouvait sentir une empreinte féminine, autant par la décoration que par la senteur divine qui circulait dans l’air. Alors que je m’avançais doucement dans le séjour, je faisais très attention à ne rien toucher, de peur que sa femme soit dans les parages, où qu’elle soit une sorte de super espionne, génie de laboratoire qui analysera mes empreintes digitales, ou autre ADN et me recherche pour me tuer de sang-froid. Marchant les bras ballant, mal à l’aise, je demande à Avery « Je pense avoir besoin d’un autre verre, si tu as … » en essayant de montrer un sourire le moins crispé possible. Je ne pouvais arrêter de me demander si oui, quelque chose allait se passer entre nous ce soir, c’était dans l’air, cette tension sexuelle.

« Bien sur, assied toi sur le canapé, j’arrive. Si tu veux tu peux mettre de la musique ... », au même moment il partit dans la cuisine pour nous servir des verres. Je ne suis pas sûre que l’alcool me ferait un grand bien à ce moment précis. Ma tête tournait déjà au rythme de mes pas, et c’est comme si pour une fois dans ma vie j’avais la capacité de sentir la terre tourner. Une sensation stupéfiante et maladive à la fois. Il avait parlé de canapé et de musique. Près du canapé se trouvait une ribambelle de télécommande qui devait tout diriger dans cette maison design et moderne. Mettre mon appartement à côté du sien serait vouloir se ridiculiser sans se rater. Dès que j’eus trouvait la télécommande qui gérait la système audio de l’appartement, je me mis un dilemme. Il me fallait la musique parfaite, n’y trop sensuel, n’y trop hardcore. Un entre deux. Je ne veux pas qu’il pense que mon choix musique révèle mes sentiments présents, ce que je désirais, même si avouons le c’est un peu le cas. Je finis par m’arrêter sur de la musique classique, doux mais pointé d’accélérations, une danse sans arrière pensée, de la vraie musique. « Et voilà, tiens, c’est du Whisky », à ce moment là, j’étais assise sur le canapé, et je pensais à quel point c’était le canapé le plus confortable dans lequel je me suis jamais assise. Je pris le verre de Whisky dans les mains, et je fis tournoyer doucement le liquide dans son contenant. La danse du liquide devait m’être très intéressante car j’eus un léger sursaut lorsqu’il reprit la parole. « On est mieux ici non ? Je voulais te parler franchement sans toutes les conversations autour … C’était un peu gênant. » Gênant ? Sur le moment j’eus peur de ce qu’il allait bien vouloir m’avouer sur son couple, sur sa vie. Je ne savais pas si j’étais prête. Je l’étais avant qu’on se rapproche d’avantage et qu’on se retrouve à deux doigts de s’embrasser. Je balayais les images de révélations horrible qui me venaient en tête, pour me concentrer sur lui, sur sa position, ses gestes et son regard. « On est mieux ici », était le maximum que je pouvais dire, avec un petit sourire, je lui donnais le feu vert pour se lancer et me raconter son histoire depuis New York, depuis son mariage. Je le trouvais trop loin de moi, pourtant il n’était qu’à quelques centimètres, est-ce que m’approcher d’avantage aller le brusquer, le repousser ou allais-je lui sembler trop aguicheuse ? Tant pis, je dirais que l’alcool me monte à la tête et je m’en irais lamentablement, en pleurant toutes les larmes de mon corps pour avoir osé une nouvelle fois un rapprochement qui se sera mal fini. Je bus une gorgée de Whisky. J’ai jamais aimé ça, mais je pense qu’il l’a pas noté. Mais, pour être honnête, après la tequila et dans l’état peu net dans lequel je me trouvais, je n’en avais rien à faire. A boire était à boire, à boire était un peu plus de courage pour retrouver cet homme que je connaissais. Je me glissai près de lui, nos genoux se touchaient. Il semblait perdu dans ses pensées je ne sais pas si il le remarquait ou non. « Qu’est-ce-qu’y peut être gênant au point d’avoir besoin d’une telle intimité Avery ? » Ma voix était douce, mais pointée de curiosité.