good time

adele ∞ felix ∞ teo ∞ avery

Il est quartorze heure quand je me réveille ce jour là. Comme à mon habitude, j'entame "le cycle du geek" qui consiste à se lever, manger, se doucher, jouer, manger, jouer, manger, jouer, se coucher et ainsi de suite.
Dans mon frigo, il n'y a que des plats préparés que je met au four à micro onde parce qu'au moins, c'est une valeur sure et que je sais me servir de l'appareil, ce qui n'est pas le cas du four qui est resté intact depuis l'acquisition de l'appartement. Quand l'envie me vient, je commande chez le traiteur histoire de manger quelque chose de bon et bien cuisiné ou bien ce qu'il y a de meilleur : une pizza.
Aujourd'hui, rien de prévu. Pas d'interview, pas de photos, pas de sortie et je vais passer la journée chez moi enfoui dans mes couvertures à regarder des films ou bien jouer. Jusqu'ici, rien d'anormal, je passe la plupart de mon temps à faire ça. J'ose quand même LA sortie du jour qui consiste à me laisser trainer jusqu'à la boite aux lettres, le tas de couvertures sur mon corps tel une carapace, parce qu'à l'extérieur il fait froid et que je n'ai pas envie de m'habiller en tenue de jour. J'en ressors un colis tout frai qui n'attendait que moi. A l'intérieur, trois jeux envoyés par des boites de développement exprès pour moi : un du genre horreur, un autre branché petite fille et le troisième un simple jeu de rôle médiéval. Bon et bien, j'ai du boulot sur la planche!
Avant, un coup de téléphone, c'est ma mère qui m'appelle. J'allais presque oublier que cela fait cinq jours que j'aurais du lui donner de mes nouvelles mais pour des raisons obscures, cela m'a échappé. J'ai donc droit à une série de protestations, de râlements et de reproches comme quoi je suis un fils indigne et d'autres trucs très joyeux du genre, avant qu'elle n'adoucisse sa voix : "Et sinon, tu vas bien mon chéri?"
La conversation a durée une demie heure et il en a rien résulté, à peu près comme à chaque fois. Dès que je l'ai au bout du fil, elle me raconte sa vie en détaillant au plus possible et quand elle me pose la question à savoir ce qu'il y a de nouveau dans ma vie, la plupart du temps, elle a ce genre de réponse : "bouah, rien tu sais."
"Pas de petite copine?"
- Nan, toujours pas, nan.
A chaque fois, j'y ai le droit. Je pense que ma mère est enfin prête à me laisser un peu voler de mes propres ailes, ce qui n'était pas le cas il y a deux mois. C'est une bonne nouvelle, sauf que je suis bien trop réaliste  : je ne suis pas fait pour plaire. J'ai bien des amiEs, mais ça ne va pas plus loin et je ne peux pas leur reprocher : je suis le frère avec qui on s'éclate à jouer, mais je suis très mauvais séducteur et je serais un piètre amant. Je ne suis pas fait pour ce genre de chose. On a beau m'aider, je commence sincèrement à désespérer. Enfin, d'un côté, je m'y suis fait. Je suis bien chez moi, ou à voir mes ami(e)s qui ont encore le courage de me supporter. Je me trouve bien ennuyeux comme gars, au fond. Mais il ne faut pas trop que j'y pense, parce qu'au fond, j'ai une super vie! Je ne suis tourné que vers les mauvais côtés et c'est pas bon. Je ne suis pas du genre négatif, bien au contraire. Et puis, j'ai la vie devant moi.
Le temps passe et je m’essaie au jeu pour gamine. C'est assez difficile, parce qu'il faut que je rentre dans la tête d'une petite de six ans et que j'ai du mal à m'y faire. Je fais de mon mieux pourtant et il faut que je sois sérieux avec ça : ça n'est pas parce que ça me plait pas à moi personnellement que ça ne plairait pas à une petite. J'ai horreur de devoir m'y coller, mais faut jouer le jeu! Et étrangement, à celui là en particulier, je m'y plais plutôt bien.  C'est distrayant, ça change de ce que je fais d'habitude. Et puis, c'est simple, ça demande pas trop d'effort alors ça me repose un peu.
J'arrive à une sorte de "boss" de fin de niveau quand j'entends la sonnerie de la porte retentir. Mes yeux se tournent vers l'heure et mon cerveau essai de fonctionner. D'aussi loin que je m'en souvienne, je n'attends personne. Si ça se trouve, c'est un voisin qui veut du sucre ou je sais pas trop quoi.

Eh bah non.

Quand j'ouvre la porte, SURPRISE : se tient mon amie Adele et son frère Téo qui saisit dans ses mains ce que je devine être un plat.
"Hé salut le poireau, on vient te tenir compagnie ce soir!" m'annonce-t-elle d'un sourire éclatant, sous mon air hébété et légèrement perdu. Je cligne des yeux, la bouche ouverte en essayant de comprendre ce qu'il se passe.
"Mais je.."
"... et t'inquiètes pas, j'ai apporté de quoi manger!" me coupe-t-elle en me montrant le plat que tient son frère, tout en m'expliquant que ça consiste être un plat de lasagne préparé "avec amour". Je suis toujours sur les fesses, quoique, si je n'avais pas été si absorbé par 'Charlotte aux fraises', je n'aurais pas été surpris comme je le suis et je leur aurais même ouvert grand la porte sans l'ombre d'une hésitation. Mais bon, je me remet vite de cette surprise visite. Je regarde les deux protagonistes qui se tiennent sur le seuil de ma porte et mon sourire se met à apparaitre. J'aime la compagnie, même quand elle est imprévue. Je suis un peu comme un hobbit au fond, j'aime recevoir. Et Adele n'est pas mon amie pour rien : elle sait que je n'ai rien de bon à proposer ce pourquoi elle a fait exprès de préparer pour nous ce soir. N'est ce pas adorable, sérieusement?
"Oh et Avery devrait pas tarder. on a décidé de se ramener en meute ce soir, ça te dérange pas j'espère? "
Je hoche la tête de droite à gauche comme signe de négation.
- Non, non, au contraire, plus on est de fous plus on rit! Ça me fait plaisir de vous voir en tout cas! J'étais juste en train de... bosser.
Je laisse entrer mes deux amis puis je passe quand même la tête à travers la porte pour voir si Avery arrivait. Comme ça n'est pas le cas, je referme la porte en m'attendant, cette fois ci, à entendre sonner de nouveau.
   

Ma sœur vient de me texter. D’une part, cela m’a réveillé, parce qu’il est bien trop tôt pour que je me mette debout et qu’en plus de ça, sans boulot, j’ai bien le droit de me la couler douce, mais pas trop, non plus, je suppose que cela me donne l’allure du mec dépressif, en plus. Mais ouais, j’aime profiter de mes matinées pour dormir, parce que sinon, le temps se fait long. D’autre part, je vis avec elle, et c’est le genre de chose qui continue de m’échapper. Je n’ai jamais réellement couru après mon téléphone, puisque c’est le genre de truc qui m’énerve, de manière général.  Je n’ai que rarement mon portable dans la main et la plupart du temps, il ne me sert à rien, en plus de ça. Ce qui ne me dérange pas vraiment, et c’est même quelque chose que je préfère. Je sais que c’est important maintenant, de pouvoir être joignable à n’importe quel moment de la journée. Mais j’aimerais aussi que les gens soient en mesure de comprendre que cela ne fonctionne pas pareil pour tout le monde. J’espère ne pas être la seule personne sur terre à ne pas uniquement compter sur mon téléphone, bien que l’on puisse tout y trouver, aujourd’hui. Mais je m’en moque. Je m’en moque tellement que cela me va, malgré tout. Mais je capitule, malgré tout. J’imagine que me l’envoyer est plus rapide, et c’est un peu moins violent qu’une tempête d’Adele dans ma chambre. Oui, y a de fortes chances pour que cela passe mieux comme ça. Bon par contre, pour le reste de la journée, quand elle prétend vouloir faire à manger et tout ça, il est hors de quesiton pour moi de lui filer un coup de main. Ce n’est pas pour moi. Et encore aujourd’hui, je perds bien trop de temps pour me laver, ça, j’ai bien vite fini par le comprendre, il me faudrait du temps, pour apprendre à accélérer. Encore que, heureusement que j’avais de la force dans les bras, sinon, cela ne se serait jamais passé de la bonne façon.

Et le temps passe, bien vite, nous nous retrouver devant la porte de Felix. Je l’aime bien ce gars, sans que je ne sache vraiment pourquoi. Et à l’heure actuelle, sur ma chaise, je réalise qu’il ne me juge pas vraiment différemment qu’il ne le faisait par le passé. Et ça, c’est quand même quelque chose qui a son importance, à mes yeux. C’est tout ce qui compte, de mon point de vu. « J’espère aussi. Je ne compte pas me taper vos compagnies sans un peu d’alcool ». Beaucoup d’alcools. Adele pourra le dire elle-même, je bois bien trop, depuis que je suis en sa compagnie. Et ça, j’ai bien vite fini par le comprendre. Non que cela me dérange vraiment, puisque cela ne fonctionne pas comme ça. La porte ne tarde pas à s’ouvrir, et je réalise que Felix n’était même pas au courant. Ca a un petit quelque chose de triste, en fin de compte, mais je ne peux pas vraiment y faire grand-chose. Les choses sont ainsi, et il n’y a rien d’autre à en dire. Adele ne changera jamais et je suppose que cela me fait beaucoup de bien. Au moins, je sais qu’en sa compagnie, je ne pourrais jamais me plaindre, ou presque. Disons en tout cas que son regard n’est pas empli de pitié et c’est déjà bien suffisant pour moi. Le reste ne compte pas vraiment. « De toute façon, je suis persuadé que tu n’as pas vraiment ton mot à dire. On va rester ici, ça c’est clair. Mais si tu as des choses à faires, tu peux partir hein, on ne te retient pas. Mais nous allons bel et bien rester dans ton appartement ! ». J’haussais les épaules. J’avais clairement besoin de ce stupide moment avec des gens en qui je peux avoir confiance. Cela peut sembler fou mais cela reste un besoin. Cela me permet de me sentir vivant, et je suppose que c’est la seule chose qui compte vraiment. Le reste… Je m’en fous. « Bosser hein ? Ne fais pas genre ! ». Je le regarde fermer la porte derrière nous. J’imagine qu’Avery sera en retard, comme toujours, de toute façon. Alors je ne cherche pas. « T’as un truc à boire j’espère ! ».
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Téo, Adele, Felix & Avery

hé les nuls, je comptais passer la soirée chez Félix, ramenez vos fesses ! plus on est de fous, plus on rit ! Avait envoyé Adèle au jeune homme. Mais jamais durant la journée Avery n’avait eu le temps de voir ce message.  

Durant toute la journée, Avery était pris entre rendez-vous avec Noam prévu déjà depuis longtemps, même s’il n’avait passé que la matinée là-bas. Le midi il mangeait avec Ireland, et l’après-midi il était occupé avec sa femme, parce qu’elle voulait absolument aller faire du shopping avec son mari. Pourquoi est-ce qu’il devait faire tout ça ? Mais pendant ce temps là, le téléphone portable était resté bien au chaud dans le lit d’Avery qu’il n’avait pas prit le temps de ranger dans la poche arrière de son pantalon. Non, il l’avait tout simplement oublié. Une fois rentré du shopping avec sa femme, il avait eu une fraction de déconnexion au monde et il se rendit compte qu’il l’avait oublié. Ce n’est vers 17 heures qu’il vit le message d’Adèle et ses autres messages moins importants. Elle l’avait envoyé ce matin assez tôt, à huit heures. C’en était plutôt dérangeant. Espérons qu’Adèle ne soit pas trop fâchée.

j'arrive bientôt. Avait répondu Avery, ce qui était un pure mensonge, mais lui-même ne le savait pas.

Il était donc dans sa chambre conjugale, seule, parce que sa femme rangeait ses nouveaux vêtements dans le dressing. Il prit le temps de se déshabiller et de marcher tout nu dans sa chambre vers la porte qui donnait sur la salle de bain. Parce qu’on devait obligatoirement passer par la chambre pour se laver. Ce qu’Avery fit, il prit une bonne douche car il avait transpiré en portant tous ces sacs. Après s’être bien frotté et qu’il était devenu tout propre, il sorti de la douche, mis un serviette autour de lui et alla dans le dressing. Sa femme s’y trouvait toujours. Malheureusement pour lui, il avait pas de gêne à se balader tout nu ou en serviette. Malheureusement car sa femme était plutôt de bonne humeur et avait envie de lui. Bien sur qu’Avery se laissait faire, c’était toujours une femme très plaisante et avec qui il pouvait encore faire l’amour, même si les sentiments n’étaient plus au rendez-vous.
Il reprit une douche en vitesse après ce petit passage et s’habilla pour de bon.

En descendant dans la cuisine, il pensait à quelque chose pour ce soir. Il savait qu’il devait amener quelque chose pour cette soirée, qu’il ne viendrait pas les mains vides, oh non. Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien amener ? Il prit trois bouteilles de vin, une de vodka et quelques soft. Il demanda gentiment à sa femme s’il pouvait la conduire chez ses amis, mais elle refusa, parce qu’elle n’était pas au courant qu’Avery ne restait pas à la maison ce soir. « Tu pourrais rester pour une fois, on ne passe plus jamais de soirée ensemble. ». Avait-elle dit pour faire rester Avery. Mais le jeune homme s’en foutait « J’y vais quand même, de toute façon ».  

Alors il mit ses chaussures et s’en alla vers chez Felix. Une fois arrivé il sonna pour manifester sa présence. «J’ai apporté les boissons, dit-il en montrant les bouteilles» qui avait bien pesé pendant le voyage.


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