L'heure du midi arrivait enfin. Ma matinée avait été une course infernale, qui n'avait été qu'empiré par mes talons hauts. J'avais fini par capituler en milieu de matinée et mes pieds étaient désormais moelleusement lovés dans des petites ballerines souple. Mais cela n'avait pas arrêté ma course pour autant. Les rendez-vous s'étaient amoncelés et il semblerait que ça allait continuer puisque mon agenda était désormais remplis d'autres réunions. Une chose était ressortie de tout ça: j'avais besoin de manger pour reprendre de l'énergie. Il le fallait bien puisqu'après je devais allé voir des stylistes dans leur milieu naturel. On demandait mon sens aiguë du style, je ne pouvais donc me permettre d'avoir un oeil ramollie et de dire oui à une horreur en tissue. Mes soucis semblent bien superficiels pour toute personne extérieur au milieu de la mode. Cependant, c'était dans notre milieu qu'on faisait en sorte que le monde portent des choses qui ne donnent pas envie de se crever à chaque fois qu'on le voit. Bien sûr, des choses étranges ressortaient parfois car certains stylistes pensent que l'originalité passe avant le style. Ce qui est parfaitement idiot à mon avis.

Sachant que j'allais surement avoir affaire à ce genre d'énergumènes en allant dans cette école de stylisme, je me sentais l'envie de nourriture réconfort. Aucun envie de quelque chose de sophistiqué et travaillé, juste quelque chose de juteuse sous la dent pour me détendre pleinement. C'est ainsi que je me trouvais à l'omaha diner. Une foule remplissait quasiment tout l'espace et je commençais à regretter d'avoir eu cette idée finalement. Surtout que je sentais les regards sur moi, je tranchais avec mon tailleur chanel. Les yeux rivés sur mon portable, j'ignorais le monde autour de moi assise dans une petite table pour quatre. La dernière de libre. Un jeune couple de 17 ans vient s'asseoir à mes côtés puisque c'était ainsi que faisait la maison: sans gêne et avec naturel. Je me commandais une gros hamburger au bacon, disant tout simplement fuck à mon régime santé, avec des frites aux patates douces.

Sous la table, mon pied légèrement chaussé s'agitait doucement alors que je lisais mes emails. Puis la serveuse revient avec ma commande et sans plus de manière, je pris mon hamburger avec mes doigts, croquant dedans avec plaisir alors que le couple de jeune roucoulait à n'en plus finir. Je fermais donc les yeux pour ne pas les voir, concentré à savourer cette amas succulent de graisse animal. J'entendis la serveuse ramenait quelqu'un pour s'asseoir en face de moi, vu qu'il n'y avait plus de place ailleurs. J'ouvris un oeil clair pour voir qui j'aurai à ignorer durant le reste de mon déjeuner. Je referma la bouche, encore pleine de ma viande en reposant mon burger, attrapant rapidement une serviette pour m'essuyer ma bouche maculée de sauce. Toussant, je manquais de m'étouffer car j'avais eu trop d'audace sur la taille de ma bouchée. J'essayais de reprendre contenance, puisqu'il ne s'agissait bien que d'Avery qui se trouvait devant moi.
Une fois, sûr que rien n'était collé sur mes joues ou mes lèvres, je lui souris légèrement disant avec humour: "On dirait une mauvais film romantique, à vouloir qu'on se retrouve ainsi. Je ne pensais vraiment pas que nos pas se croiseraient de si tôt..."